Poèmes pour ma main et ta voix

 

1

Des mots, des mots, des mots, des humains

Tome après tome, ma mémoire les a enchaînés

Des textes d’autrefois parfois rédigés sur parchemin

Dominant les discours captivants mais passagers

Debout ou couché, à partager des mots en baisemain

Plonger loin dans nos esprits pour explorer

Choisir des mots d’or par plaisir, pour être malin

Ceux que l’on dit d’un trait pour aimer

Quand ensemble on chante main dans la main

 

2

Ouvrir un projet dans un recoin de l’esprit

Donner la chance à une idée de germer

Garder les yeux fermés en sifflant un air

Sans savoir si c’est jazz, rock ou boggie-boggie

Jouer de la tête, composer une simple mélopée

Qui finira au bistro ou sur un clip publicitaire

Laisser filer entre les doigts des mots mûris

Pour initier le manuscrit d’un roman policier

Rêver debout en plein jour le cœur ouvert

En récitant les vers des textes fraîchement écrits

Sortir des normes rassurantes et choisir de créer

Prendre des risques et s’éloigner des faits divers 

Pour délivrer ses idées du frein qu’applique le mépris

Des gens pour qui la poésie est démodée

Oser, réinventer, écrire la vie pour  qu'elle s'éclaire

 

 

3

Chair de poule capitonnant ta peau

Des épaules jusqu’à tes mains pâles

Étonnante réaction pour un jour chaud 

Dégageant mes phéromones mâles

Cette allure frémissante du corps un peu frigo

M’enveloppe comme si c’était un châle

Jusqu’au matin, jusqu’à en devenir marteau

Charmant message coloré de ton hâle

 

 

4

Après midi j’étais assis face à toi

Mes yeux attirés par tes doigts

Bougeaient subtilement sur ton bras

Semblant dessiner un message juste là

J’ai souri et ouï le son de ta voix

Code rimé qui combine deux croix

De nos efforts complices grands résultats

Est-ce que le chemin tracé nous ralliera

Et à quelle fortune aurons-nous droit

Toute entreprise périlleuse produit des exploits

 

5

Te voilà enfin adulte devenu

Oubliant les années d’âge menu

Les tiroirs du coffre remplis d’outils

Placés pêle-mêle sans ordre précis

Au terminal  te voilà parvenu

Fébrilité, crainte, sentiments confus

Enjambes l’enfance, l’aventure continue

 

François Drolet, Jonquière, mars à juillet 2009

 
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