Poète à la mer
Te voilà encore porté par la mer
Je t’espère un peu moins amer
Car rien n’est assez sérieux pour assécher
Ton puits, ton âme de poète flibustier
Encore hier elle ronflait de tonnerre
Comme le mauvais temps d’outremer
De verbes bâtis comme des voiliers
Une armada de vaisseaux égarés
Commandé par un amiral en colère
Un homme qui angoisse et espère
D’enrôler de fiers seconds pour l’assister
Capitaines maîtrisant gouvernail et encrier
Du haut de la hune, sur ta galère
Une vigie fixe ses yeux vers la terre
Car il faut parfois retourner au foyer
Quitter la vague pour se ressourcer
Plus étendu, l’océan avale sa lumière
L’horizon est si loin qu’il semble derrière
Au milieu de nulle part, quitte l’éternité
Écoute la côte te dire, ohé !
Debout au port le marin solitaire
N’est jamais abandonné par ses pairs
Rêves, espoirs, collègues et amitiés
Gardent leurs semelles mouillées
François Drolet©
Jonquière, janvier 2010
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