L’HIVER me SOÛLE
Ni détermination, ni volcans oraux
Ne résiste à la chute du thermomètre
Qui petit à petit glisse sous zéro
Malgré la poudreuse s'envolant comme le duvet
Et malgré la vue des maisons au toit encapuchonné.
Malgré les jardins dans mes fenêtres givrés
Et malgré la féérie que Noël transmet
Un ralentissement systémique, provoquant
L’anémie de ma motivation, entraînant
Cet évanouissement d'enthousiasme affligeant
C’est la longue saison qui refroidit mon cœur
Dur passage qui givre chaque nouvel an
D’un glaçage cryogénique inhibant
Ma verve autant que mes élans créateurs
Si je risque mes vers hors du foyer
Ils frissonnent à chaque strophe
Du banc de neige, au grand lac gelé
Pour survivre, il faut boire à même
La bouteille de gestes chaleureux
Je trinque et me soûle d’hiver rigoureux
En remâchant les mots de mes poèmes
Espérant de la fonte, un signe précoce
Mon esprit ivre se grisera de glace
Filant sur des patins aux lames fugaces
Sentir l’étincelle de génie qui s’approche
Je chercherai courage dans l’encre bleue
Pour tenir au nord de février
Car je m’éteindrais sans l’espoir de mieux
Sous zéro, quelques verbes survivent
À moins vingt, peu d’idées pour la rime
Mais ma plume me vaccine contre la déprime
Revient donc printemps que je revive !
Jonquière, François Drolet © février 2010
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