Le plus étrange organe de la femme.
------- NOUVELLE -------
Savez-vous que les membres de l’espèce féminine disposent du plus étrange organe ? Non pas dans leurs yeux qui détiennent un art consommé pour retenir toutes les gourmandises du monde, un art doublement consommé, ni dans leur langue survoltée, à la formidable capacité de lécher plus de dix kilomètres de vitrines à l’heure, ni dans leur corps à l’élan effréné pour plonger, toute lingerie confondue, dans la plus formidable pyramide de Toutanpanty afin d’en extraire le petit haut désiré qui momifiera d’extase le sphinx du foyer. Je ne parle pas non plus de leurs courbes gracieuses, superbe attrape-mouche pour tout gogo zélé…. mais de cet organe mobile que l’on pourrait penser détachable mais qui fait partie intégrante de l’espèce féminine : le sac à main. le fameux sac à main de la femme, retenant toutes les gourmandises du monde, contenant les devises capables de susciter le léchage des vitrine, à plus de dix kilomètres à l’heure. Le sac à main de madame, fabuleux métronome du piétinement féminoshoping. Ne vous y trompez pas, cet élément constitutif de l’espèce féminine n’est pas une chose. Non il vit ! il vit en elle et avec elle. Faites l’expérience : tentez de toucher, seulement toucher l’organe bouffi de son génétique fouillis : elle crie. Car ce que l’on identifie « sac » fait partie de son épiderme. L’organe est ultrasensible. Surprenante découverte ! Cela signifie que, hormis les courbes attractives de la femme conçues à dessein pour attirer la pauvre bête, c'est-à-dire l’innocente proie que devient l’homme, cet appendice, aussi mobile qu’une langue, fait partie de son corps. Si de nos jours certains spécimens féminins portent dans leur dos « le sac », ne vous y trompez pas il s’agit du même organe représentant ici, à l’instar de la bosse des maths, la bosse à fouillis. Pauvre praticien exposé à devoir aider la femme ayant perdu l’inévitable clef. Nommer épreuve un tel acte chirurgicale est minimiser le risque encouru car la morsure peut-être fatale. Il faut bien sûr rappeler que le bricabracart, discipline hautement féminine, est un art difficile à appréhender pour un homme normalement constitué. Comment, en effet pouvoir cerner l’ordre organique du contenu d’un sac de dame. Il s’agit là de l’un des mystères de l’humanité, comparable à l’étude de la pierre de Rosette. De plus, à peine peut-on avancer un doigt dans l’effroyable tintinabulerie que jaillissent aussitôt des cris de fauve ; « Dis, t’a pas fini de fouiller dans mon sac ! Mêle-toi de tes affaires ! On touche pas ! On touche pas ! » Accompagné du sidérant « Je connais mon sac par cœur ! » Nous pauvres humains, face aux griffes acérés, devenons les aventuriers du sac perdu et tel Indy, écartant courageusement les énormes branches du baobab féminin, nous pénétrons dans la jungle épaisse, moites de la sueur d’une peur viscérale, pour atteindre les profondeurs extrêmes …du sac ! Alors nous nous apercevons que, dans les abysses insondables, il existe une porte gravée d’un nom… Le nôtre et une fenêtre ouverte sur un océan bleu dont les vagues reprennent un langoureux ; « je t’aime ». C’est là que nous réalisons que nous, mâles trop fiers, sommes aussi pour le dos de nos belles de véritables sacs à supporter. C’est là encore que les sacs de l’une et de l’autre s’entrechoquent et libèrent, dans un torrent joyeux, le contenu de leur amour.
François Drolet fransky@hotmail.com
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