Je suis du monde
L’enfant de personne et de demain…
Quand viendront sur les portes des univers
Le temps de se dire
Je crierai
Personne !
Et j’irai le chemin
Et je crierai
« Tout le monde !»
Et je continuerai vers demain
Sur la terre des hommes
Va la route
Où je ne tremble
Ni d’hier ni de demain
Je suis d’un pays sauvage
Une âme oubliée
Qui ai vécu sans demeure
Si longtemps
Dans la carrière de pierre
Où je suis né ….
Fils d’un feu de paille dans le temps
J’ai été oublié
Là-bas entre les ronces
Et les fleurs
Sur la chaussée
Entre les doutes et le rêve
Je me suis fait un toit
Ni de trop de pierre
Ni de trop de blé
Juste un établi
Où j’élevais
En quelques mots
Comme un château de carte
Les simples dires de la vie…
Et sans séisme
Et sans que rien ne tremble
Quelque part dans l’incertain
D’un pas enfantin
Comme un saut à la corde
Comme la pierre jetée sur la case de la marelle
D’une cabriole
Comme le clown que je suis
Je quitterai la vie…
Mais avant de partir
Je vous dirai
« Merci »
Et tout en vous offrant ce dernier baiser
Ce câlin en vous enfermant de mes bras si petits
Je disparaîtrai
Une fois encore
Au mitan d’un sourire
Pour fuguer entre les mondes
Le temps pour vous
De m’oublier…
Je suis du monde
L’enfant d’hier
Et de demain
Et à la ronde
Je vais je viens…
Et personne ne me reconnaît…
Ainsi
Moi entre les ronces et les fleurs
Sous mon toit de chaume
Dans ma tanière d’errant lointain
Je suis revenu
Comme l’enfant d’hier
Et de personne
Vous dire ces mots limpides,
De roches de pierres de vent
De fleurs
D’arbres et de printemps
Des accents
Qui vous berceront
L’instant d’un être
D’un sourire
Un moment avant de se dissiper dans le temps…
Mot du cœur
Qui frissonne
Tremble
Et s’agite dans le vent
Le temps d’un sourire
Le temps d’un amant
Le temps d’un hiver
Le temps de goûter le sage
Et de s’évanouir dans l’instant
Je suis du monde
L’enfant de personne
Et moi
Dans ma nasse de quenouille
D’herbes fraîches et de marais
De tourbières
De canards de grenouilles et de hérons
Féru comme un fauve
De dires de dictons d’adages
Encore une fois je vous laisse ces mots simples
« Je vous aime »
Et je vais
À force de sourire
À la nage m’évanouir dans le lagon…
Moi l’enfant du monde et de personne
Qui s’évade quand vient le temps
Au moment de se dire
Je crierai
« Je suis poète »
Et vous laissant les gerbes de moi-même
Et je glisserai dans la futaie de roses
Et je passerai
Quand viendra l’instant de se dire
Je crierai
« Je suis enfant »
Et dans éclat de rire évanescent
Je vous serrerai dans mes bras
Et dans un ruissellement d’étincelles
Je me laisserai porter par le temps
Mais avant de partir
Je laisse ces mots simples
«Merci »
Et déjà je n’y suis plus…
Yves Drolet
2008-10-16
09 :58 :22
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