Ce trait, silhouette dessinée au creux du temps
N’a plus d’âge désormais, intemporelle réalité
Où que tu ailles, où que ton regard se pose amant
Tu la verras toujours dans ses plaines enneigées

Il ne fallait croire ces bruits des antiques trompettes
Fidèle, jamais ta soeur n’aura été perdue
Faite de sa terre fertile, moulée aux vents de ses tempêtes
De s’inquiéter  ton coeur n’aurait jamais dû

J’ai toujours suivi mon chemin ainsi le tien
Double destination, balade singulière
J’ai suivi le vol de l’oiseau blessé et puis plus rien
Le temps m’aura conduite jusque dans ses aires

Un grand vent d’ouest de l’âtre rallume le feu
La braise s’est ravivée, il fera chaud pendant l’hiver
Le toit de lune dorée par la grâce, béni des dieux
N’entendra que la psalmodie des mêmes mots qu’hier

Je prends siège, je défais ce chaud vêtement noir
Je bois le vin chaud, à ta coupe y trempe mes lèvres
Je ferme les yeux et te touche, à ma coupe tu viens boire
Ce plein soleil des jours enfantés remplis de fièvre

Ainsi j’aime ces moments rares et intenses
Où dévêtu de toute pudeur l’amour réclame
Ce qu’il demeure de nous, notre impatience
À se fusionner aux encens de cinname

Je suis fille des sentes de neiges et du printemps
Aussi fille du fleuve qui coule en mes veines
Partout où je passe, je repasse un temps
Je rentre toujours, c’est toi mon ami qui m’y entraînes.


Ode
8 novembre 2005


Illustration et digitalisation de Ode©

 

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