LA PIERRE SUR LE CHEMIN

 

La pierre sur le chemin veille.

Elle sait la blessure du temps

le sac des souvenirs d’eau vive

le nid douillet de l’épaule rocheuse

brisée d’ un seul instant de cri. La pierre sur le matin guette

l’esquisse d’un doigt de caresse

l’éveil d’un sensible regard

l’appel par son prénom

d’un rêve inaccessible.

Il est dur d’être seul

dur, exposé au fracas de lumière

qui rompt l’espoir de la moindre fraîcheur

dure l’immense certitude

où  ne subsiste de soi

qu’une pierre sur le chemin .

Mais dis-toi bien, passant ravi de l’heure

qu’il suffit de comprendre

cet éclat de granit

poli sous l’épreuve du temps

et verser une larme

de tendresse donnée

pour que luise la pierre

en sa pauvre nudité

ainsi qu’un rêve de diamant

 

 


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