Au petit matin, le vent
Me pénètre jusqu’à fleur de chair

Sur la psyché du fleuve
Reflètent
Les pensées des pêcheurs


Le vent doux
Pousse les blancs voiliers
Qui
Me rappellent les voitures d’eau
De l’Île-aux-Coudres
Que je vois là-bas
Couchée sur le fleuve
Dans la brume qui se lève

Le vent léger du fleuve
Laboure
La mémoire des porteurs d’eau



~*~



Jamais tu n’auras marché mes rivages
Et pourtant ta présence est puissante
Je te sais, te vois, te ressens

Vois, l'herbe salée des berges
Sous mes pieds nus
Qui la foulent avec bonheur et sensualité
Tu m’accompagnes

Entends au loin le cri du héron qui s'envole
Pour aller se poser
Sur une gerbe d'écume

La vie remonte en moi
Des pieds jusqu’à mon corps entier
Elle envahit mon esprit
Je respire l’air salin
Qui gonfle mes poumons de toutes odeurs mêlées

C’est le raccommodage de l’âme

Au petit matin
Comme au soir déclinant
Je sens dans ma paume
Se glisser une douce chaleur
Je n'ai crainte
Ce n'est que l'esprit de ta main dans la mienne
Cette douceur me remplit de toute ton affection
De ton éternelle tendresse

Te souviens-tu de nos feux
Ceux qui se sont rallumés dans le noir

À la nuit venue
Aux soirs de lunes bleues
D’étoiles en dentelles
Je te ferai d’autres bouquets d’étincelles

Et l’esprit de ta main se posera de nouveau dans la mienne
Pour regarder danser les flammes

Rituel sacré


Ode
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Des Aulnaies
29 juin 2009



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