Les mots du Fleuve

Il est, au bout de moi,

Près de la fin du monde

Un fleuve immense et calme

Où souvent je repose

Il me porte des mots

Dont les parfums m'inondent

Fragrances élégantes

Ou effluves de roses

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Lorsque l’épée de feu du soleil doucement

S’enfonce dans les eaux brunes des soirées chaudes de ce fleuve

Je pars pour un voyage au pays clair de mes réponses

Je les cueille du bout de l’âme et j'en forge des questions neuves

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Dans l’aube éclosent les couleurs.

Tranquillement, en demi-teinte

Les gris deviennent des bleus pâles

Et les ocres des arcs-en-ciel
 

L’oiseau de nuit transit, déçu,

Pousse une longue et morne plainte

Et replonge au sous-bois chenu

Pour y attendre le sommeil

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Je frissonne dans le petit jour

Et vole en rêve vers tes eaux

Elles me portent sur la brume,

Pareille à celle de ses flots

Assis tout au bord de ce fleuve

C'est là que je trouve tes mots

Comme autant de petits papiers

Dont je fais de jolis bateaux

Je les déplie et je les chante

Je les respire, les entend

Tu les complètes, les relances

 Et ils partent au gré du vent

Ils franchiront tous les espaces

Toutes les pluies et les tourments

Et seront là l’aube prochaine

Pour me dire les sons charmants

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Pas un souffle, pas un murmure

Ne vient à moi, qui ne soit vous

S’il me vient de votre âme tendre

Qui me porte l’écho du chant

Que depuis l’éternelle nuit

Chantent ensembles les amants.

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Pas un souffle, pas un murmure

Ne vient à moi qui ne soit doux

Pas un souffle, pas un murmure

Ne vient à moi qui ne soit nous.

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Alain Springer

HdM Histoires de Mots©

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