Le Chat

 

Roulé sur son coussin, près de la cheminée

Il profite du temps. Sans même ronronner.

Ce doux bruit, que sa maîtresse apprécie tant

Lui, il le fait pour elle, intentionnellement.

 

Elle, elle croit qu’il l’aime. C’est rassurant…

Avoir cet animal qui vous flatte et ronronne

Lorsque vous caressez, de votre main qui donne

Tant de preuves d’amour, à cet indifférent.

 

Il se frotte à vos jambes, en miaulant

Et mange sa pâtée, si délicatement

Puis il prend une pose. Se lèche lentement

Tous les gestes qu’il fait sont souples et charmants.

 

Il est si doux, si calme, on ne dirait jamais

Que ce même animal fut quelques temps avant

Un fauve sanguinaire, un assassin prudent

Ne laissant à sa proie la chance d’échapper.

 

Il attend sa victime Il le sait, elle est là.

Son oreille attentive entend les petits pas

Il a bondi d’un coup et seul un petit cri

A percé un instant le calme de la nuit.

 

Se léchant les babines il est là, à nouveau

Imperturbable et calme il baille et il s’étire

Il règne souverain, sur son petit empire

Il ne fait rien pour ça. Il sait qu’il est très beau.

 

Et il s’endort serein, dédaignant sa pâtée

Intriguant sa maîtresse par ce refus soudain

Qui se dit qu’il faudra y penser dès demain

Emmener son matou pour le faire ausculter.

 

Peut-être avez-vous eu, chez vous un chat, un jour

Sans doute avez-vous cru qu’il prouvait son amour

Tandis qu’il se frottait, contre vous, ronronnant

Il vous marquait de son odeur. Tout simplement

 

Vous pensiez avec lui vivre la vie en rose

Mais en réalité vous n’étiez que sa chose...

 

 

Alain Springer© 15-10-2008

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