Le chant des sirènes

 

 

 

Il était bien trop tard

Le jour où j’ai compris

Ses yeux te regardaient

Comme les miens, hier.

Et j’étais incapable de dire

Pourquoi, ni depuis quand

Ce cœur cette fois-ci

Avait conquit le tien.

Certains avaient tenté

T’enivrer d’aventure

Et leurs voies escarpées

Promesses d’incertain 

Firent plus d’une une fois

Vaciller nos destins

Mais nul n’y sut jamais

S’y frayer un chemin.

Nous étions bien trop forts,

Bien trop prêts, ou trop loin

Mais j’ai su tout de suite,

Le jour où j’ai compris

Que c’était cette fois

Et que rien n’y ferait.

Ce cœur était pour toi

Et seul je le savais.

Tous mes amis encore

Installés qu’ils étaient

Dans les doux paysages

Où nous étions toujours

Pas plus n’avait senti

Ce changement infime

Comme une pluie si douce

Telle une onde si fine

Qui plutôt que d'éteindre

Exhale les couleurs

Et avive les goûts

Pendant ce temps son cœur 

Tentait de disséquer

Ton air d’indifférence

Imposant le silence

Au reste de son corps

Afin que nul ne vit

Que nul ne soupçonna.

Et nul n’en eut rient su

Ni elle, toi ou moi

C’est dans mes yeux

Qu’elle a compris

Tu n’étais plus à moi.

J’avais un seul amour

Un seul un grand un vrai

Une femme est passée

Et en un seul instant

Elle m’a tout pris,

Tout ravi tout volé

Me laissant seul tout seul

Avec pour compagne ma peine

Au bord d’un vide immense

Effondré sous mes pas

Ecoutant le chant des sirènes

 

 Alain Springer© 2009

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