La forteresse de l’inconnu.    

 

 

Devant ces murs si clos nous attendons des phrases
Mais aucun mot ne vient perturber le silence

Aucune information n’abreuve notre science…

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C’est ennuyeux l'ami car dans nos villes on jase.

Les gens veulent savoir !

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Le savoir. Ah monsieur, qu’elle belle jouissance !

Mais que voilà un mot bien empli de mouvances.

Les uns disent parfois ce que les autres pensent.
Ceux qui pensent parfois, montrent de l'impatience.

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Que savons-nous monsieur de l’hôte de ces lieux ?...

Qui est cet inconnu. Que sont ses espérances ?...

Dite-moi, l’inconnu est-il homme de sciences ?

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Mon pauvre cher ami… On ne sait rien de lui !

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S’il ne veut rien nous dire et bien ma foi tant pis.

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On ne sait rien de lui, si ce n’est cher Monsieur
Qu’il est entre ces murs, et qu’il n’est pas curieux.

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Quels indices vous donnent cet air si sûr de vous

Sauriez-vous une chose, mais ignorée par nous ?...

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 Si c’était un curieux il scruterait nos mines.

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Qui vous dit cher Monsieur qu’il ne nous examine ?

N’y a-t-il en ces murs d’obscures meurtrières

Desquelles il épierait nos allures familières.

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J’observe ces murailles, il n’en sort un murmure…

Penser cela, l’ami, n’a rien qui me rassure…

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Mon cher savons nous si vraiment en ces murs

Existe âme qui vive, nous n’en sommes pas sûrs

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Il se peut bien l’ami que ces lieux soient déserts

Et qu’en cette bâtisse il n’y ait que mystères

Voyez, nous sommes là, étudiant l’inconnu

Et aucun de nous deux ne l’a même entrevu

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Force est de constater qu’il garde le silence.

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Dite-moi. Il me vient une idée… Je pense…

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Quoi. Que pensez-vous donc ?

Rompez donc ce silence !

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S’il se trouve, cet inconnu…

Il cherche à nous comprendre !...

 

Alain Springer 2008 ©http://histoiresdemots.free.fr

 

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