Il s’en
fallut de peu que nous fussions amis,
Le charme
en fût rompu et j’en ai de l’ennui.
Le feu
follet de la tendresse, nous a quelque jour éclairé,
Mais la
diable de forteresse de nos inhibitions cachées,
Nous
interdît d’en faire état, quitte un jour à le regretter.
Nous en
fûmes tous les deux las, avant que d’en avoir usé.
Quand je
disais, demain, vous répondiez présent !
Mais je
pensais humain, et vous rêviez moment.
Vous
n’étiez pas un nain, je vous voyais géant.
Vous me
pensiez soumis et je me rêvais grand.
Quand je
disais culture vous répondiez argent.
Quand
j’osais aventure vous résonniez sergent !
Le Djebel
revenait à vos lèvres pensives,
La
mémoire y avait un vieux goût d’eau croupie,
De
loukoums trop sucrés et de dattes farcies.
D’enfants
en djellaba et de femmes lascives,
De sable
entre les dents enflammant les gencives,
Et de
cris du muezzin aux psalmodies plaintives.
Votre œil
était lointain et votre esprit ailleurs.
Et puis
vous reveniez comme on revient de rien.
Cherchant
le mot d’avant, lointain depuis des heures.
Mais sa
trace effacée se perdait en chemin,
Dans les
méandres gris de votre souvenir,
D’où ne
revenait rien que vous n’oseriez dire.
Ensemble,
que n’aurions-nous fait ?
Que de
rêves inachevés.
Qui s’en
furent tous emmêlés,
Dans des
lendemains dégrisés.
L’attente
a fait s’user notre belle impatience,
Et nous
sommes tous deux repartis en silence.
Alain Springer© 08/01/1999
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de Poésie