Il y a mille façons d’écrire.


 

 

 

Les mots,  rimeurs  impénitents, sages  et  fous
Nous offrent  tant  et tant  de  facette diverses
Nous pouvons en extraire ou bien l’abominable
Le  beau, le  ravissant ; même le convenable
Voyez comme il est fort, avec  ses mots unis

Par les pieds  et par douze  il nous  les livre ici
Voyez  comme c’est simple, et  c’est facile aussi
L’alexandrin n’est  pas  musique de l’esprit
Pauvre machine à  battre les  joies  et les soucis
Elle  assemble  des mots  fabriquant  de l’ennui

 

 

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La poésie a su, depuis longtemps déjà, briser le carcan du paraître


Du bien pensant et du bien être.

Elle lança ses chaînes un jour pour ne plus reparaître


Dans vos rues et vos cours

Que libre et saltimbanque, coureuse de jupons

Ou bien lionne en tourmente

Qui recherche le lion.

Les vers se font asymétriques un jour 
Et tout à coup voilà qu’ils s’envolent et courent.
Au-delà des nuages de nos vicissitudes ils prennent leur essor,

Prennent de l’altitude.

« Regardez les passer, bourgeois » disait Richepin.
Ils ne connaissent pas les lois qui vous entravent.
Ils sont libres et beaux et malheureux, souvent.
Ils saignent mais jamais ne se plaignent, pourtant.

 

Il y a mille façons d’écrire, je vous le dis

Et mille façons de comprendre

Nous y voici !

 

Je vais vous livrer de mon cœur
Les portes et les clefs
Les richesses, les peurs
Vous n’y verrez peut-être
Qu’hôtel de courant d’air.

Vous n’y verrez sans doute
Pas aussi loin que moi
Il faut vous dire, amis
Que depuis bien longtemps
Je regarde en arrière
Et que je vous y vois

Présomptueux, menteur
Riche de rien du tout
Tu te crois droit, debout
Et voilà que tu pleures !

Tu te dis fort, oui bien plus que nous

Détenteur de fortune
Et tu n’as rien du tout
Que ne vaille la lune

Je vous ai, mes amis
Et si je vous taquine
C’est par envie encore
De les vivre avec vous.

Ces mots qui nous unissent
Et chantent en nos cœurs
Sont les chaînes solides
Qui forment mon bonheur.

Nos bras qui se rejoignent
Au nom de nos anciens
Abattent les montagnes
Que forme mon chagrin.

Prenons nos mains, amis
Et serrons les très fort
Demain. Jusqu’à demain
Nous attendrons l’aurore.


La magie de comprendre
Celle de vivre ensemble
Cette aventure inouïe
Que nous nommons la vie !


Il y a mille façons d’écrire. Mille façons de comprendre

Et tant de façons d’être.

Les nuits, les larmes.
Les peurs, les bruits.
Les fleurs, le charme.

Les pleurs, la pluie.

Mes cris, que brisent vos silences
Mes joies qu’inondent vos ennuis

Il y a tant de façons d’être
Et tant d’autres, de n’être pas.

Tant de façon pour les mots doux
Tant de place pour les absences.

Je regarde au travers de vous
S’écouler le temps de l’enfance.


Ma vie passe au fil de cette eau
Comme passe un bouquet fané.

Les au-revoir que j’ai perdu
Fendent mes nuits de désespoir.

Je passe et vous restez plantés
Dans les endroits de ma mémoire

Bornes d’une route cassée
Sur laquelle mon désespoir
File une allure de dément
Vers sa fin qui fuit au devant.

Il y a tant de façon d’être
Et tant de ne pas être, aussi.

Tant de façon d’écrire,
De tenter de paraître
Et de n’être rien, pour finir.

Qu’importe que d’avoir été
Si c’est pour n’avoir été su
Qu’importe de n’avoir vécu
Si ce n’est que pour l’avoir su !



Alain Springer2008©

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