Comme un rêve qui s’achemine 
Et me mène vers le réveil,
Comme un souvenir qui s’obstine
Mes jours s’écoulent sans avenir.

Tous mes lendemains sont pareils
Aux hier consumés trop vite.
A ces hier de platitude
Chapelets d’heures de l’habitude.

Tout est morne, tout est silence
Dans cet univers qui décline,
Chaque sourire est une offense
Vos villes sont déjà en ruine.

Tel que vous me voyez ici
Je ne suis pas de votre monde,
Sur ma planète on chante on rie
Ma terre est verte, ma terre est ronde.

On y parle une langue rare
De regards emplis de tendresse.
On s’attarde le soir très tard
A fignoler une caresse.

Les échos doux des doigts de femme
Se mêlent à des soupirs troublants,
Les aiguilles du temps se pâment
Lors des étreintes des amants.

Les bords de ses étangs tranquilles
Promènent des amoureux sages
Dans les yeux alanguis des filles
Qui inventent des paysages.

Que fais-je donc dans vos rues mortes,
Mes champs de colchiques m’attendent.
Où ai-je mis la clé des portes
Qui ferment ce monde où se vendent
Ceux que vous appelez mes frères ;
Où les femmes qui ont la peau douce
Accroissent le prix des enchères
Le gris plus que les fleurs y pousse.

Vite vienne le temps que s’achève ce songe.
Je sens se relâcher l’emprise du sommeil.
L’envie de vous quitter me tourmente et me ronge,
Et je me vois déjà volant vers le soleil. 


Alain Springer©

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