Comme un bateau...

 

 

 

Depuis des mois je suis en cale sèche amère.

Ma plume est posée là comme un bateau sans mer

Et ma main ne sait plus le chemin qui délivre  

De faire naître des mots dont mon esprit s'enivre.

 

Lorsque l’eau monte je pars au gré des vents

Suivant le bord de près à cause des courants

J’ai si peur de lâcher la terre de mon regard

Que je passe à côtés de mes joies sans les voir

 

On me dit que l’eau monte et qu’aux pôles bientôt

Flottant de-ci de-là quelques rares ilots

De glace porteront leur reste de fraîcheur

Sur des plages mourantes et couvertes de pleurs

 

Mais au devant de moi je ne vois que morte-eau

Une étendue déserte où pas même un radeau

Ne saurait pour voguer trouver maigre ruisseau

Qu'y ferai-je donc, moi qui me sais si lourdaud

 

Je reste sur le flanc attendant la marée

Et regardant au loin filer les fiers voiliers

De mes amis poètes et leurs voiles gonflées

De la main ils me font, des signes d’amitié…

 

 

Alain Springer - Janvier 2009 http://histoiresdemots.free.fr©


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