CHRONIQUE D’UN MALADE EMPIRIQUE

          

 

Vicissitude de l’existence où le travail ose me tutoyer

Familiarité, outrecuidance, pourtant j’endigue la cadence

Profanation d’un repos aux accents déterminés

Synthèse d’un effort d’où s’égare une sueur dense

 

Je suis un abonné des lundis chômés

Au calendrier romain je rajoute des feuillets étonnés

Ma lassitude est telle que le labeur s’en horrifie

Il m’est pénible de conter ma faiblesse, mon infirmité

 

On m’a sommé de justifier mes absences  réitérées

D’un pont sauté, j’ai souhaité, mais ma compagne

La lassitude a jugé ce geste démesuré

Le médecin excédé me renvoya au bagne

 

Mes efforts à ne rien faire sont si constants

Que je progresse dans l’art d’extraire

Les heures de leur cadran ; les journées rassurent les instants

Usez de votre temps, flânez, cet homme se régénère

 

Raymonde Verney

Œuvre en illustration : "Les montres molles" Salvador Dali

 

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