A l’autre bout d’un monde

 

Il est, au bout de moi, près de la fin du monde

Un fleuve immense et calme où souvent je repose

Il me porte des mots dont les parfums m'inondent

Fragrances élégantes ou effluves de roses

 ~*~

Lorsque l’épée de feu du soleil doucement

Tel un sexe brûlant assoiffé de fraîcheur

Pénètre les eaux brunes et moites, en ces instants,

Je pars pour un voyage au pays de mes peurs.

 ~*~

Mais où sont crépuscule et aube

Où est le soir

Le matin

~*~

Ce monde est si jeune je crois,

Et ses rites sont si étranges,

Que j’en ignore toutes les voies,

Il y passe parfois des anges.

 ~*~

Je vole en rêve vers ses eaux

Elles me portent sur la brume,

Pareille à celle de ses flots.

Et j’y oublie mes amertumes.

~*~

Assis tout au bord de ce fleuve

C'est là que je trouve les mots.

Comme autant de petits papiers

Dont je fais de jolis bateaux.

~*~

Je les déplie et je les chante

Je les respire, les entends

Je les complète, les relance

 Et ils partent au gré du vent.

~*~

Ils franchiront tous les espaces

Toutes les pluies et les tourments,

Et seront là l’aube prochaine

Pour me dire les sons charmants.

~*~

Pas un souffle, pas même un bruit

Qui ne porte l’écho du chant,

Que depuis l’éternelle nuit

Chantent ensemble les amants.

 ~*~

A l’autre bout du monde...

***

Alain Springer © 2009

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